Protection des travailleurs contre les rayonnements (12/12/2005)

En 1992, la Commission européenne avait présenté une proposition de directive pour protéger les travailleurs contre les risques dus à une exposition à des agents physiques tels que le bruit, les vibrations magnétiques, les rayonnements optiques, les ondes électromagnétiques . Après moultes péripéties et diverses modifications, la proposition a été scindée pour donner lieu à des directives séparées par type de risques.

La proposition relative à la protection contre les risques dus aux rayonnements optiques semble sur les rails pour une adoption prochaine. Elle vient en effet de faire l’objet d’un accord entre le Parlement européen et le Conseil en procédure de conciliation qui est la dernière étape législative (le vote qui la suit n’est qu’une formalité. La position commune adoptée par le Conseil a subi quelques amendements parlementaires.

 

Ce texte amendé a été adopté en  conciliation. Les principaux points de proposition de directive sont donc à présent connus :

Les mesures concrètes se traduiront par une adaptation des méthodes de travail pour  réduire les risques de radiation, la limitation de la durée et  le niveau d'exposition, la conception et la configuration des lieux et postes de travail ou encore , bien sûr, l'utilisation  d'équipements de protection personnels appropriés. La Commission européenne devra élaborer un guide pratique destiné aux employeurs, et en particulier  aux responsables de PME, pour les aider à mieux comprendre les  dispositions techniques de cette directive.

 

Le champ d’application de la directive concerne tout rayonnement  électromagnétique d'une longueur d'onde comprise entre 100 nm  et 1nm. Elle ne couvre pas les radiations ionisantes telles que les rayons X ou gamma ni les champs électromagnétiques du type micro-ondes ou fréquences radio. De même seuls sont pris en compte les rayonnements provenant de sources artificielles. Autrement dit, les dangers de l’exposition au soleil ne relèvent pas de la directive, le Parlement européen les ayant exclus, contre l’avis du Conseil. Selon ce dernier, les employeurs devaient évaluer les risques liées à l’exposition au soleil mais aussi prendre des mesures si le risque existait. Selon le Parlement, cette question relève de la seule compétence des états et ne doit pas faire l’objet d’une réglementation européenne. Le débat au Parlement , le 07/09/2005, qui a conduit au vote de cet amendement a donné lieu à des empoignades (verbales !) entre partisans et opposants de ce que l’on a appelé la « directive sunshine ». Ceci à la grande joie des medias français dont certains ont ironisé lourdement sur l'importance de la question.  « Croire que les élus de la grande Europe ne sont animés que d'intentions terre à terre serait faire  injure à leur pouvoir de projection dans les hautes sphères » écrivait le journaliste du Monde (Eric Fottorino « Coup de soleil », le Monde, 08/09/2005). Analyse... légèrement à côté du sujet, puisque les dangers des rayonnements solaires pour la santé sont à présent bien connus…mais il est vrai que les journalistes y sont moins exposés que les ouvriers du bâtiment ! Ce faisant la presse relayait les députés Conservateurs et Libéraux  du Parlement (eux-mêmes relais des employeurs)  qui ont obtenu gain de cause contre les Socialistes et les Verts. Dans un communiqué du  7/09/2005, ceux-ci ont accusé les conservateurs et les libéraux, mais aussi les tabloïdes, d’avoir détourné la réalité d’une manière inadmissible, les Socialistes dénonçant quant  eux une campagne cynique. Toujours est-il que, contrairement à la position de la Commission européenne et du Conseil,  le Parlement, par son vote, a rabaissé les normes de sécurité et de santé et qu’il a finalement imposé son point de vue en conciliation.

  

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