L’Autriche à la présidence de l’Union européenne le 1er janvier 2006 (30/12/2005)


L’Autriche va avoir la tâche difficile d’assumer la présidence semestrielle de l’Union européenne à partir du 1er janvier 2006 (avant de céder la place à la Finlande, le 1er juillet 2006). La Ministre autrichienne des affaires étrangères Mme Ursula Plassnik a affirmé la volonté de son pays de redonner confiance et dynamisme à l’Union… ce qui n’a rien de superflu !


Depuis les non français et néerlandais au traité constitutionnel européen, l’Union européenne semble figée dans l’attentisme, à l’image de sa « constitution » en panne de ratification. La difficile négociation des perspectives financières pour 2007-2013 n’a pas peu contribué à donner l’impression d’une crise profonde.


Le bilan mitigé de la présidence britannique
La présidence britannique avait haut et fort affiché son ambition de relancer le projet européen en le rénovant. Au final, le bilan s’avère décevant. Certes, l’élargissement, un des grands desseins des britanniques s’est poursuivi. Le Royaume-Uni a également obtenu « à l’arraché » un accord sur les perspectives financières 2007-2013. Mais dans d’autres domaines, les résultats sont minces. Le sommet sur le modèle européen dans la mondialisation annoncé comme LE rendez-vous de l’automne par Tony Blair dans son discours de juin devant le Parlement européen, n’a pas eu de résultats concrets si ce n’est, toutefois, de permettre l’adoption du fonds d’ajustement à la mondialisation. Le Royaume-Uni n’a pas davantage été suivi dans sa volonté de réorienter les politiques communes. Mais il est vrai que sa proposition de réformer la PAC et de mieux financer la recherche aurait sans doute été mieux perçue si le Royaume-Uni ne s’était longtemps refusé à remettre en cause sa ristourne sur sa contribution au budget européen. Sa dernière manœuvre consistant à vouloir faire des économies sur les fonds structurels pour les régions en retard a irrité les nouveaux membres de l’Union. Loin de montrer la voie, et l’exemple du renouveau, la présidence britannique est apparue comme l’archétype de l’Europe des égoïsmes nationaux (quelquefois assez injustement, car Tony Blair a eu le courage politique de renoncer à une partie du rabais britannique sachant que cette concession à la solidarité communautaire serait mal comprise de ses concitoyens).


Les priorités de l’Autriche pour donner un nouveau souffle à l’idée européenne
Il reviendra à l’Autriche d’insuffler un « supplément d’âme européenne » ce qui ne manque pas de sel si l’on se souvient qu’en février 2000, l’Autriche était le «mouton noir » mis à l’index par ses partenaires pour s’être dotée d’un gouvernement comprenant des ministres issus d’un parti populiste aux thèses xénophobes. Des sanctions diplomatiques plus symboliques et vexatoires que d’une portée concrète avaient été décidées jusqu’à ce qu’un rapport commandé à des « sages » ait conclu que l’Autriche respectait les valeurs européennes et permis la levée des sanctions en septembre.


Mais avant même d’avoir pris ses fonctions, l’Autriche peut se targuer de bénéficier du lancement le plus tonitruant d’une présidence européenne, ceci à la faveur de la levée de boucliers suscitée par les affiches commandées par le gouvernement autrichien pour clôturer 2005 et ouvrir la Présidence de l’Union. Ces affiches qui défilent sur des panneaux publicitaires dans les rues de Vienne présentent une vision de l’Europe pour le moins polémique (elles sont en ligne à cette adresse : diepresse.at ). Le retrait de deux d’entre elles, jugées pornographiques, est demandé, au grand dam de leurs auteurs qui crient à la censure. L’une de ces affiches met en scène une partie à trois entre G.Busch, J.Chirac et la Reine d’Angleterre. Shocking…. Voilà qui donne un ton sulfureux à l’entrée en scène de l’Autriche !.

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