La transparence, nouvelle panacée européenne ? (04/05/2006)

Privée de traité constitutionnel, l’Union européenne se rabat sur la nouvelle panacée censée lui faire renouer avec les citoyens le contact perdu et lui donner la légitimité qui semble lui faire défaut : la transparence !
 
Comme le montre le rapport d’activité du Médiateur européen pour 2005, l’absence de transparence serait en effet le principal objet de plaintes des citoyens européens. Haro sur le Conseil dont les débats législatifs ne sont pas publics (le traité constitutionnel prévoyait cette publicité). Haro sur la Commission accusée de faire de la rétention d’information.
 
Personnellement, j’ai pourtant plutôt  tendance à penser que le fonctionnement de l’Union européenne est moins opaque qu’on ne veut nous le faire croire. A condition que l’on s’y intéresse, bien sûr. Par exemple, on s’est félicité en France de voir le Sénat et l’Assemblée Nationale amorcer sur leurs sites internet une veille permettant de suivre les textes en examen au Parlement, en oubliant de remarquer  que ce suivi législatif existe depuis longtemps au niveau européen, tout un chacun pouvant suivre le cheminement d’un texte,  depuis les livres verts qui annoncent des propositions législatives jusqu’au texte final publié au Journal officiel de l’Union européenne. De même que l’on oublie de signaler que de nombreuses  propositions de législations font l’objet de consultations publiques auxquelles il ne tient qu’à nous de participer si nous le souhaitons.
 
Cela étant, tout est perfectible et l’Union européenne a beaucoup à faire pour se rendre « aimable » aux yeux d’une opinion tentée par l’euroscepticisme. Et puisque l’époque veut que l’Union  batte sa coulpe, eh bien, la voilà exprimant sa repentance par un livre vert, justement, qui fait l’objet d’une consultation publique du 3 mai au 31 août.
 
Sous le slogan vertueux «le public a le droit de savoir», le livre vert pose une série de questions sur le lobbying (comment mieux promouvoir la transparence dans les relations entre les institutions de l'Union et les lobbyistes), sur l’instauration de l’obligation légale pour les États membres de publier les informations relatives aux bénéficiaires des financements européens, ainsi que sur les pratiques de la Commission en matière de consultation.
 
Parmi les pistes à explorer on peut citer par exemple, concernant les lobbyistes, la mise en en place d’un système d’enregistrement volontaire sur Internet de tous les lobbyistes désireux d’être consultés sur les initiatives de l’Union, un code de déontologie commun à l’ensemble des lobbyistes, un système de suivi et de sanctions à appliquer en cas d’enregistrement inexact et/ou de violation du code de déontologie.
 

Peut-être les états membres pourront-ils également s’inspirer de cette initiative?

 

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