L'énergie, talon d'Achille de l'Union européenne (11/03/2006)

Présentant le nouveau livre vert de la Commission européenne sur la politique européenne de l’énergie, le 08/03/2006, le commissaire Andris Piebalgs  estimait que «l’achèvement du marché intérieur, la lutte contre les changements climatiques et la sécurité de l’approvisionnement sont des défis énergétiques communs qui appellent des solutions communes ». Avec pour objectif d’assurer aux citoyens et aux entreprises la sécurité d'approvisionnement, des prix bas et également de freiner le réchauffement climatique. Bien que cet objectif soit relativement consensuel, la tâche de la Commission n’est pas aisée car elle doit concilier intervention de l’Union européenne et respect des compétences nationales.

 

La stratégie proposée par la Commission prend la forme de vingt propositions d’actions organisées en six priorités:

Cet ensemble de propositions était attendu.


L’énergie est en effet le talon d’Achille de ce mastodonte économique qu’est l’Union européenne. D’abord parce que cette dernière dépend des importations pour satisfaire ses besoins en la matière: 50% aujourd’hui, 70% dans 20 à 30 ans si  rien n’est fait pour améliorer ses capacités propres. Ensuite, parce que les réserves énergétiques sont très concentrées géographiquement : ainsi, la moitié environ du gaz consommé dans l'Union provient de trois pays seulement (Russie, Norvège et Algérie). Enfin, parce que la demande mondiale en énergie s’accroît : selon les estimations rapportées par la Commission, elle devrait  être en 2030, 60 % plus élevée qu'aujourd'hui, ce qui renchérira encore les prix du pétrole et du gaz (alors que ceux-ci ont déjà pratiquement doublé dans l'Union européenne au cours des deux dernières années).

 

Mais l ‘énergie est aussi une cause de vulnérabilité sur le plan politique ainsi que l’illustrent les actuelles polémiques autour de la fusion Suez GDF et le débat sur le nationalisme économique. Et c’est pourquoi, dans un domaine où s’expriment des intérêts vitaux des états et à un moment où la tentation de repli national est grande, la mise en place d’une politique commune européenne, bien que nécessaire, est une gageure.

 

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