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Pour la Commission européenne, l'élargissement est une réussite

A l'encontre des critiques qui dénoncent un élargissement coûteux et mal préparé, la Commission européenne en dresse un premier bilan, très  positif, dans une étude rendue publique le 03/05/2006, selon laquelle  l’élargissement « est une réussite sur le plan économique » non seulement pour les dix nouveaux membres mais aussi pour les autres.Et ceci pour un coût modeste pour les 15 anciens membres puisque la charge représentée par l’élargissement est de 0,1 % de leur Produit Intérieur Brut.

 

Pour les dix nouveaux membres, l’élargissement a permis d'accélérer la croissance économique. Celle-ci est en moyenne de 3,75 % l’an entre 1997 et 2005  (2,5 % pour les 15). Le revenu par habitant, qui représentait  44% de celui de l’Union Européenne en 1997, est passé à 50% en 2005. Mais le taux de chômage, situé à 13,4 % (soit 5,5% de plus que l’Union des 15)  reste le problème majeur.

 

L’élargissement a ouvert de nouveaux marchés pour les entreprises de l’Union des 15. La part des 15 dans le total des échanges des dix nouveaux membres est ainsi passée d’environ 56 % en 1993 à 62 % en 2005. Pour les dix nouveaux membres en revanche, leur situation se caractérise par des déficits commerciaux « significatifs », ce que l’étude relativise  en remarquant que c’est un cas courant  dans les économies en phase de rattrapage et que d’autre part, la situation s’améliore.

 

L’étude réfute également que l’élargissement ait entraîné des délocalisations importantes : si les dix ont attiré un volume record d’investissements directs étrangers, passant d’un montant pratiquement nul il y a dix ans à  191 milliards d’euros en 2004 (soit 40% du PIB), ce volume ne représente que  4% du total des investissements réalisés par les entreprises des anciens membres, très loin des 53% effectués dans les pays de l’Union des 15 et même des 12% à destination des Etats-Unis.

 

Quant à l’arrivée massive de travailleurs en provenance de l’est dans les pays de l’ouest, elle ne s’est pas produite, ce qui pourrait s’expliquer par les restrictions pratiquées par de nombreux états membres (le Royaume-Uni, l’Irlande et le Suède sont les seuls pays à avoir ouvert leurs marchés du travail aux travailleurs des nouveaux membres dès 2004). Mais cette explication est insuffisante puisque les trois pays qui n’ont pratiqué aucune restriction n’ont pas connu l’invasion annoncée ni une aggravation du chômage.Constat qui explique que d’autres pays viennent de décider de lever totalement ou partiellement les restrictions qu’ils pratiquaient.

 

Ainsi peint en rose, le tableau de l’élargissement peut surprendre.

 

Il est impossible de savoir avec certitude ce qu’auraient été les chiffres donnés sans l’élargissement et il faudra  avoir plus de recul pour en apprécier plus justement les effets, y compris sur le plan politique et sur celui du fonctionnement de l’Union européenne, ce que n’aborde pas la communication de la Commission.

 

Plus circonspect, le Parlement européen a voté récemment une résolution dans laquelle il demande de faire une pause avant de nouveaux élargissements pour s’assurer que l’Union est en mesure d’ « absorber » les nouveaux venus. Difficile de ne pas y voir une critique implicite de la méthode suivie lors du dernier élargissement qui met un bémol à l'enthousiasme de la Commission.

 
 

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