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Nul n’est censé ignorer le droit communautaire : droit communautaire et droit national (I)

Le droit communautaire est constitué par les traités européens (des centaines de pages) que l'on appelle le droit primaire et les actes adoptés  par le législateur communautaire (Parlement et Conseil) sur proposition de la Commission (des dizaines et  dizaines de milliers de pages). L’essentiel de cette « législation » est constitué par les règlements, les directives, et les décisions, cet ensemble de textes étant appelé le droit communautaire dérivé (puisqu’ils interviennent dans le cadre de l’application des dispositions des traités).

 

 

Il faudrait ajouter que l’ordre juridique communautaire englobe d’autres règles de droit et en particulier, les principes généraux du droit et  la jurisprudence de la Cour de justice des Communautés européenne. Mais ce serait nous entraîner trop loin.

 

 

De même que nul n’est censé ignorer la loi française, nul n’est censé ignorer le droit communautaire, car lui, n’ignore plus grand chose de notre vie quotidienne : sécurité sociale, consommation, environnement, conditions de travail, santé, droit civil, lutte contre la criminalité, monnaie, etc… il y a peu de domaines de la vie des particuliers dont le droit communautaire se désintéresse, même si son influence y est très variable. Pour les entreprises la montée en puissance des règles communautaires est encore plus flagrante, l’intégration européenne ayant été depuis l’origine de nature économique essentiellement.

 

 

Quelquefois, les normes juridiques communautaires se fondent dans la législation nationale, quelquefois elles s’y superposent, ajoutant de nouvelles couches à l’indigeste mille feuilles législatif et réglementaire. Et toujours, cette incorporation au droit interne obéit à deux principes qui sont l’effet direct et la primauté du droit communautaire sur le droit national, dont la finalité est d’en assurer l’application effective et uniforme dans tous les pays de l’Union européenne.

 

 

Mais de quoi s’agit-il. ?

 

 

Le droit communautaire doit pouvoir produire des effets  dans les différents états membres à l’instar de leurs propres règles de droit nationales. C’est ce qu’a affirmé la Cour de Justice des Communautés européennes pour la première fois en 1963 : "le droit communautaire, indépendant de la législation des états membres, de même qu'il crée des charges dans le chef des particuliers, est aussi destiné à engendrer des droits qui entrent dans leur patrimoine juridique" (arrêt du 05/02/1963,Van Gend en Loos/administration fiscale néerlandaise). Bref, vous et moi pouvons faire valoir les droits que nous reconnaissent les textes communautaires de la même façon que s’il s’agissait d’une loi ou d’un règlement français. De plus, le droit communautaire a une valeur contraignante supérieure à celle de la législation nationale : en cas de contradiction entre les deux c’est le droit communautaire qui doit s’appliquer.

 

 

Dans le détail, c’est un peu plus compliqué…comme nous le verrons dans de prochaines notes.

 

Commentaires

  • Merci de ce post.
    On entend de plus en plus souvent parler de soft law, de quoi s’agit-il exactement ? ont-ils une force contraignante ? ou bien sont-ils des sortes de "circulaires".
    Adam

  • Désolée pour le retard à répondre (un avant goût de vacances) !

    La "soft law" ("droit mou") est un ensemble de règles de droit non obligatoires, ce qui semble contraire à l'essence du droit puisque la plupart des juristes (en France) considèrent qu'il y a règle de droit quand il y a sanction permettant d'en assurer le respect. Donc, votre comparaison avec les circulaires est bonne (en rappelant tout de même qu'en France il existe la pratique des circulaires "réglementaires" d'après la jurisprudence administrative...)

    La soft law conforte le rôle de la jurisprudence comme source de droit . Ce qui ne correspond pas à notre tradition de droit écrit codifié mais plutôt à la tradition anglo-saxone qui fait une place importante à la règle jurisprudentielle. Et ce qui peut engendrer une insécurité juridique.

    Au niveau de l'Union européenne, on trouve des dispositions de soft law, de type codes de bonne conduite souscrits par des secteurs professionnels ou par les institutions européennes, déclarations, chartes, accords, normes, standards...ou encore dans les cadres de coopération entre états pour faire converger leurs politiques nationales, comme en matière d'emploi (stratégie de Lisbonne).

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