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quoi de neuf en Europe - Page 30

  • Politique étrangère de l'Europe: une espèce menacée?

    C'est sous ce titre qu'une "Naine diplomate" de mes amies écrit un article dans lequel elle s'énerve de la façon dont les dirigeants européens ont régi aux mouvement révolutionnaires en Tunisie et en Egypte. comme je partage son énervement et sa critique, je vous le recommande. Elle y exprime une vision moins "franco centrée" qui permet de dépasser le débat interne actuel sur les ubuesques mésaventures de nos ministres voyageurs.

  • Réception houleuse pour la Présidence hongroise de l’UE au Parlement européen

    La Présidence hongroise de l’Union européenne n’en finit pas de susciter des remous.

    Plus exactement, le Gouvernement hongrois est très critiqué pour la loi sur les medias, entrée en vigueur au début de l’année, loi qui soumet ces derniers à des contrôles peu compatibles avec la liberté d’expression.

    Hier, Viktor Orban, premier ministre hongrois présentait le programme de la présidence semestrielle dans un climat houleux. Des eurodéputés baîllonnés, des unes de journaux barrées de la mention « censuré » dénonçaient la violation de la liberté de la presse et certains orateurs, dont Daniel Cohn Bendit pour le groupe des Verts, ont bien malmené Viktor Orban qui a souvent perdu son calme.

    On peut s’en amuser ou hausser les épaules en disant que tout cela, c’est du spectacle. Personnellement je pense qu’au Parlement européen hier, le débat démocratique a retrouvé une vigueur nouvelle et inattendue en faisant apparaître un clivage entre la droite et la gauche beaucoup plus net que de coutume. Alors que le Conseil (les états) et la Commission européenne jouent la prudence, au Parlement européen, hier, la gauche, les Verts et les Libéraux  avaient choisi de rappeler que l’Union européenne repose sur des valeurs qu’elle se doit de défendre, le Parti Populaire Européen – conservateur – et l’extrême droite soutenant le Premier ministre hongrois.  L’ambiance était électrique. Elle était aussi…vivifiante. Car, même si certaines phrases semblaient convenues car trop souvent entendues, il est des évidences qui sont bonnes à rappeler, encore et encore, n’en déplaise aux auditeurs blasés et désenchantés.

    Vidéo du débat

     


    Domaguil

  • Meilleurs vœux européens…mais pas seulement

    Citoyens du monde, européens, européennes, françaises, français, habitants de Midi Pyrénées et des autres régions de notre belle (et pas si morose qu’on veut le dire) France, gens de mon quartier et squatters de mon salon de jardin (il fait un temps printanier ici), internautes chéris ;-) "ouistes" et "nonistes", je vous souhaite une très bonne année 2011 dans une Europe plus solidaire, juste, démocratique, confiante dans l’avenir et le bien être de ses peuples, plus solidaire des autres peuples.

    Et un salut chaleureux et tout particulier à nos voisins tunisiens qui luttent pour leur liberté.

    C'était mon "appel du 17 janvier" ;-)

    A bientôt pour la reprise du blog.

    Domaguil

     

  • De la démocratie participative dans l'Union européenne

     

    Le règlement relatif à l’initiative citoyenne prévu par l’article 11-4 du Traité sur l’Union européenne a été adopté définitivement le 15/12/2010.

    A la demande du Conseil, il entrera en application un an après sa publication au Journal officiel de l’Union européenne : les premières initiatives pourront être examinées à partir de 2012. Pourquoi de délai ? Parce qu’il faut que les pays adaptent leur législation.

    Mais évidemment se pose le problème des initiatives déjà présentées avant ce délai et notamment de la pétition sur les OGM initié par Greenpeace et qui a obtenu le million de signatures requises d’après l’organisation. La Commission européenne a indiqué que cette pétition ne pouvait donc pas être considérée comme une initiative citoyenne et que les signatures collectées avant la  date d’application du règlement ne peuvent être utilisées ensuite, tout en précisant que « bien entendu », elle va examiner « avec attention » l’opinion exprimée par la pétition, ce qui n'engage à rien.

    Les principales caractéristiques de cette procédure de démocratie directe sont les suivantes :

    Une initiative citoyenne doit être organisée par des comités de citoyens composés d’au moins 7 citoyens en âge de voter résidant dans au moins 7 pays membres différents. Des membres du Parlement européen ne peuvent être décomptés pour atteindre le nombre minimal requis.  De même, une organisation ne peut être à l’origine d’une ICE mais bien entendu peut la promouvoir et la soutenir. Un représentant est désigné ainsi qu’un suppléant.  

    L’initiative doit recevoir le soutien d'un minimum d'un million de signataires provenant d'au moins un quart des états membres (7 donc, aujourd’hui). Dans ces états, les signatures doivent atteindre un nombre minimal qui est calculé en multipliant le nombre de députés européens du pays par 750, autrement dit, 54 000 en France, par exemple (annexe I du règlement). Si dans un état le nombre minimal n’est pas atteint, les signatures seront ajoutées au total des signatures recueilli mais l’état en question ne sera pas pris en compte pour le calcul du nombre minimal de pays requis. Les signatures de citoyens de pays tiers qui résident dans l’Union européenne ne seront pas prises en considération.

    L'âge minimal des signataires sera celui requis pour voter aux élections européennes (c’est-à-dire 18 ans dans tous les pays sauf l’Autriche où l’âge est 16 ans). Un électeur non inscrit sur les listes électorales peut quand même participer à une ICE s’il remplit les autres conditions. Le règlement aborde aussi d’autres situations telles que la participation des ressortissants européens qui résident dans des pays hors UE ou celle des nationaux d’un pays membres résidant dans un autre pays membre.

    Les initiatives proposées devront faire l'objet d'une inscription sur un registre en ligne mis à disposition par la Commission. L'enregistrement pourra être refusé si l'initiative est manifestement contraire aux valeurs fondamentales de l'Union ou qu'elle sort clairement du cadre des compétences de la Commission qui ne peut donc proposer l'acte juridique demandé. Le champ d’application de l’initiative citoyenne est en effet celui du droit de proposition législative de la Commission, ce qui exclut la révision des traités, ou des questions telles que le siège des institutions: ainsi, par exemple, le siège du Parlement européen à Strasbourg ne pourra pas être remis en cause par une initiative citoyenne (on se souvient que des pétitions ont circulé par le passé pour déplacer ce siège). Pour l’enregistrement de l‘ICE, les organisateurs doivent donner un certain nombre d’informations qui sont au minimum, outre le titre de la proposition, son sujet, ses objectifs, les dispositions du traité auxquelles elle se rattache, l’identité, les coordonnées, la nationalité, la date de naissance, des membres du comité de citoyens organisateur, les noms du représentant et du suppléant, les adresses électroniques. L’ICE est enregistrée dans une des langues officielles de l’UE, la traduction éventuelle dans d’autres langues étant de la responsabilité des organisateurs.

    Les déclarations de soutien pourront être collectées sur papier ou en ligne. Les organisateurs de l'ICE auront un an pour recueillir les signatures nécessaires, une fois l'enregistrement de la proposition confirmé par la Commission. La Commission mettra au point des normes techniques et fournira un logiciel à source ouverte, disponible gratuitement, dont elle assurera la maintenance.

    Après collecte et vérification des signatures par les États membres, sur la base des informations qu’ils détermineront (la plupart du temps, ce sera la fourniture d’une carte d'identité), l'initiative devra être présentée à la Commission qui aura alors trois mois pour examiner la demande faite par les citoyens. Les promoteurs seront reçus à la Commission et pourront aussi présenter l’initiative lors d'une audition publique organisée au Parlement européen. La Commission présentera ensuite dans un document public ses conclusions, l'éventuelle action qu'elle compte entreprendre ainsi que les raisons de celle-ci, le cas échéant.

    Des dispositions sont également prises pour assurer la transparence des soutiens financiers. Les organisateurs d’une IC doivent donner tout au long de la procédure une information mise à jour sur les organismes qui les appuient et sur le financement de l’IC.  Aucun fonds de l’UE ne peut être affecté au financement d’une IC.

    Enfin, que se passe-t-il si la Commission européenne refuse de faire suite à une initiative citoyenne ? Les signataires ont-ils un recours ?

    La décision d’enregistrer ou non une ICE étant fondée sur des critères légaux, elle pourra être contestée. En revanche, les raisons pour lesquelles la Commission décide de ne pas donner suite à une ICE, raisons qui devront être rendues publiques, ne pourront faire l’objet d’un recours. Dans le cas contraire, en effet, ce serait vider de son sens  le droit de proposition législative de la Commission (qui implique un examen politique et d’opportunité). Mais c’est là aussi la limite de l’ICE et du droit de participation des citoyens à la prise de décision. On voit mal cependant la Commission européenne repousser sans raisons étayées des propositions soutenues par plus d’un million d’européens.

    Le Conseil devrait adopter officiellement la nouvelle législation dans quelques semaines.

    Domaguil