Ouverture des négociations d'adhésion avec la Turquie
La candidature turque à l'Union européenne est une source de difficultés en Europe et en France.
L’ouverture officielle des négociations d’adhésion le 03/10/2005 a été décidée au terme d’un marathon diplomatique et l’accord arraché par la présidence britannique masque mal les fortes réticences de certains états membres.
En France, les dissensions s’expriment au sein même des familles politiques et le gouvernement et le chef de l’état ont fort à faire pour justifier l’accord du 3 octobre. « Une décision lourde de conséquences pour l’avenir », c’est ainsi que F.Bayrou, Président de l’UDF, l’a qualifié à l’occasion des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale française du 04/10/2005. Le Président de l’UDF a souligné que cette décision a été prise « contre l’avis des peuples européens et contre l’avis du peuple français » et a regretté que le gouvernement n’ait pas tenu ses engagements, rappelant que le Premier ministre avait déclaré il y a deux mois que la reconnaissance de Chypre devrait être un préalable à l’ouverture des négociations d’adhésion, ce qui n’a pas empêché la France de donner son assentiment deux mois plus tard. Ce à quoi le Premier Ministre, D.de Villepin a répondu que le processus de négociations entre l'Union européenne et la Turquie était "contrôlé", "long et ouvert", et "conditionnel" et donc offrait "toutes les garanties" à la France. Il a rappelé en outre que les français seront consultés par référendum sur le résultat des négociations.
Mais est-ce qu’il sera possible alors de dire non à la Turquie après dix ou quinze ans de négociations et de réformes imposées ? Et pourquoi avoir ouvert des négociations d'adhésion sans au préalable avoir réglé la question de savoir quel est le projet européen, sans avoir consolidé les institutions, sans avoir consulté les peuples européens ? Difficile de ne pas souscrire au constat de F.Bayrou : "Cette Europe sans projet, sans Constitution et sans budget, vous la laissez lancée dans une fuite en avant d'élargissements auxquels ni les Français ni les Européens adhérent".