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rapport

  • Dessine-moi une Europe fédérale, épisode 1

     

    Je pars quelques jours dans le Finistère. Peut – être, en scrutant bien l'horizon (!) verrai-je l'Angleterre larguer les amarres -:). Rebutée par l'évolution d'une Europe qu'elle préfère zone de libre échange plutôt qu'Union politique, l'Angleterre prend ses distances avec les évolutions récentes qui conduisent à plus d'intégration européenne (voir l'article de Jean Quatremer sur ce sujet).

    Les autres pays membres de la zone euro poursuivent leur chemin vers une fédération européenne. Les dernières propositions en date ont été présentées lors du Conseil européen des 29 et 29 juin dernier, dans un rapport intitulé: vers une véritable union économique et monétaire). Le commentaire et le rapport sont sur le site eurogersinfo.

    A bientôt.

    Domaguil

     

  • Des professeurs peu payés

    Le réseau Eurydice donne des informations et réalise des analyses sur les politiques de l’enseignement et les systèmes éducatifs en Europe. Il vient de consacrer un rapport, publié le 04/10/2011, au salaire des enseignants et des directeurs d'établissements publics dans les 27 pays de l'Union européenne, en Islande, au Liechtenstein, en Norvège et en Turquie. Ce rapport couvre l'enseignement de la maternelle au deuxième cycle du secondaire pour la période 2009 - 2010.

    La principale conclusion de ce rapport est que, dans tous les pays européens, sauf en Allemagne, en Espagne et au Portugal, le salaire de base brut des enseignants en début de carrière est inférieur au PIB national par habitant et que, ce salaire peu attirant en début de carière ne l'est pas davantage en fin puisque, sauf dans quelques rares pays (Chypre, Portugal et Roumanie), il n'aura pas même doublé à la fin de la vie professionnelle.

    Les enseignants les mieux rémunérés de l’Union européenne se trouvent au Luxembourg, au Danemark et en Autriche. Les moins bien payés sont en Bulgarie et en Roumanie.

    Pour madame Androulla Vassiliou, commissaire à l’éducation, à la culture, au multilinguisme et à la jeunesse, une revalorisation des salaires et des conditions de travail s'impose pour "encourager les plus talentueux de nos diplômés à choisir l’enseignement et à y faire carrière" et "attirer et garder les meilleurs enseignants.»

    Dans la plupart des pays européens, le salaire de base est complété par des indemnités de toute sorte, mais, des indemnités spécifiques récompensant un niveau supérieur de qualification professionnelle ou l’excellence dans l’enseignement n'existent que dans la moitié d'entre eux. Grâce à ces compléments, la rémunération réelle des enseignants est proche des niveaux les plus élevés de l'échelle des salaires, ce qui s’explique aussi par le vieillissement du corps enseignant.

    Enfin, le rapport fait apparaitre qu'en général, les enseignants ont conservé leur pouvoir d’achat en 2009 et, qu'en 2010, la crise économique n’a eu des répercussions sur leur salaire que dans quelques pays (Irlande, Grèce, Espagne, Lettonie et Roumanie). Durant cette période, deux pays, les Pays-Bas et la Pologne, ont pour leur part relevé le salaire de leurs enseignants.

    Les mesures d'austérité récentes ou à venir pourraient cependant se répercuter sur les salaires des enseignants et sur les dépenses d'éducation plus généralement.

     

    Domaguil

     

  • Rumeurs sur la Grèce

     

    Sur le front de la crise grecque voici le rapport dont tout le monde parle…sans l’avoir lu puisque seuls des extraits ont été publiés. Il ajoute une pierre dans le sac lourdement chargé que porte le pays en se montrant très pessimiste sur les capacités de celui-ci à redresser la situation.

    Celle-ci n’est pas brillante car l’économie grecque se contracte à un rythme précipité : selon les dernières données communiquées par le Ministre grec des finances, M.Evangelos Venizelos, le Produit Intérieur Brut devrait reculer de 4,5% en 2011 alors que les prévisions tablaient sur un recul de 3,5%. Le déficit public représente au premier semestre 2011 plus de 14 milliards d'euros alors que l'objectif fixé était de moins de 17 milliards pour toute l'année.

    Une autre hypothèque qui pèse lourdement sur le pays est l’hésitation, pour le dire gentiment, de ses partenaires à voter la nouvelle tranche d’aide européenne. Ainsi, le gouvernement finlandais a-t-il exigé de la Grèce qu’elle garantisse la part du prêt qui lui incombe, faisant ainsi "bande à part" sans concertation aucune, bien entendu, avec ses partenaires européens qui seront bien inspirés de lui rappeler les règles du jeu communes.

    Mais comme si cela ne suffisait pas, voilà que l’agence de presse Reuters (pour ne citer qu’elle), nous apprend qu’un rapport de la toute nouvelle commission parlementaire grecque chargée de contrôler le budget (elle a été mise en place l’an dernier) révèle que « la dette grecque est hors de contrôle ».

    Frissons dans les rédactions. Frissons dans mon bureau. Car il y a de quoi s’émouvoir, jugez-en plutôt lecteur : la dynamique de la dette s’emballe " du fait de l'accroissement du déficit budgétaire et d'une récession plus grave que prévue" et "Ces développements semblent contrebalancer dans une large mesure l'impact positif" du dernier plan de sauvetage de la Grèce, adopté le 21 juillet par l'Union européenne". En clair, toutes les mesures prises par les autorités ne permettront pas d’enrayer la plongée aux enfers de l’économie grecque. Mais, alors, à quoi cela sert-il de tenter de remplir ce qui ressemble au tonneau des Danaïdes ?. Le rapport donne du grain à moudre à ceux qui posent cette question, ce que l’on peut comprendre, et n’arrange pas les affaires du gouvernement grec qui, lui, demande du temps pour (re)mettre son pays sur les rails, ce que l’on peut comprendre aussi au vu de l’ampleur du « chantier ».

    Le problème est que seuls sont connus aujourd’hui des extraits de ce rapport qui ont été publiés par une agence de presse grecque, citée comme étant la source initiale de l’information reprise à la vitesse d’une trainée de poudre dans les medias. Donc, le moins que l’on puisse dire est qu’au dela des titres alarmants, le matériel reste mince.

    Mais ce rapport a fait déjà une première victime : la Présidente de la commission parlementaire sur le budget grec qui a démissionné hier. Le rapport avait été très critiqué par le Ministre grec des finances qui l’avait qualifié de « gaffe » et avait contesté les compétences de ses auteurs.

    La commission a-t-elle été clouée au pilori pour avoir dit une vérité gênante? On peut le penser. Mais cela reste à confirmer.

    Domaguil

  • Rapport critique de la Cour des comptes européennes sur la gestion du marché du lait

     

    Alors que les projecteurs sont braqués sur les difficultés des producteurs laitiers, la Cour des Comptes européennes vient apporter sa contribution au débat sur les solutions à apporter dans un rapport qui fait le bilan de l’efficacité des instruments de gestion du marché du lait mis en oeuvre au niveau européen. 

    Lors de la présentation du rapport, le 15/10/2009, M. Molnár, membre de la Cour a pris soin de souligner que le rapport était le résultat d’un audit décidé il y a plus de deux ans c’est-à-dire à une époque où les medias ne parlaient pas encore de crise du secteur laitier.

     

    Il n’empêche que sa publication trouve un écho particulier du fait de l’actualité.

     

    Le rapport porte sur la performance des outils de gestion (quotas laitiers et mesures d’écoulement en premier lieu) au regard des objectifs qui avaient été fixés : équilibrer le marché, stabiliser les prix, assurer un niveau de vie équitable aux producteurs, et améliorer la compétitivité. La période étudiée couvre les années 1998 à 2008.

     

    Et les conclusions ne plaident pas pour la dérégulation dont la Commissaire à l’agriculture s’est faite le héraut.

     

    S’agissant des quotas laitiers, principal de thème de controverse entre les producteurs et la Commision européenne, le rapport, relève qu’ils ont permis d’encadrer la production, mais à un niveau trop élevé pour éviter la surproduction. Sur les prix, autre sujet de dissensions, « les prix à la production ont en fait constamment décru en termes réels, cependant que les prix à la consommation n’ont cessé d’augmenter » et « Le revenu moyen des producteurs de lait n’a pas pu se maintenir depuis dix ans qu’au prix d’une augmentation constante de la productivité, d’aides accrues, et d’une disparition d’un très grand nombre d’exploitations ».

     

    Dans un contexte de libéralisation le secteur laitier est confronté à trois risques majeurs, estime la Cour : l’instabilité des marchés, et la volatilité des prix, qui peuvent conduire à recréer rapidement des excédents importants ; l’accélération de la restructuration, avec le risque d’une concentration géographique toujours accrue de la production, et la disparition d’un très grand nombre de producteurs dans les zones rurales défavorisées ; la question de la compétitivité du secteur, qui dépend de sa capacité à s’adapter à la demande mondiale en termes de prix, mais surtout de qualité de ses produits.

     

    C’est pourquoi, entre autres recommandations, la Cour préconise :

    • « la nécessaire supervision par la Commission de l’évolution du marché, pour éviter en particulier la réapparition d’excédents massifs » (ce qui ne va pas dans le sens de l’augmentation des quotas et de leur suppression ultérieure voulue par la Commission) ;
    • le suivi du processus de formation des prix à la production et à la consommation dans le secteur laitier, compte tenu du poids des entreprises de transformation et de distribution (on a vu que des « réflexions » s’engageaient dans ce sens : voir l'article: Les mesures pour soutenir le secteur laitier toujours jugées insuffisantes );
    • l’orientation de la production d’abord vers la satisfaction du marché domestique et, sur le marché mondial, vers la production de produits à haute valeur ajoutée, comme les fromages (mesure qui semble dictée par le bon sens d’autant que la Cour observe que la compétitivité des produits laitiers européens sur le marché mondial n’est pas très bonne pour les produits de base - beurre, poudre de lait – en raison du faible niveau des prix mondiaux, mais que sur les produits « à haute valeur ajoutée », moins dépendants du niveau des prix, comme les fromages, cette compétitivité est « bien meilleure »).

    Il est douteux que ces recommandations soient du goût de la très libérale Commissaire à l’agriculture, mais elles donneront peut-être un peu de baume au cœur aux producteurs laitiers.

     

    Domaguil