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  • Accès du public aux informations sur les indemnités des parlementaires européens

    Opération transparence, répètent les institutions européenne sur tous les tons. Le Médiateur européen les a pris au mot. Après le Conseil, sommé de faciliter l’accès à certains de ses documents, c’est au tour du  Parlement européen d’être interpellé. Un journaliste maltais avait demandé au Parlement européen des informations sur les indemnités perçues par certains eurodéputés maltais, demande rejetée par le Parlement européen au motif de la protection des données à caractère personnel. Il avait alors saisi le Médiateur, en soulignant  que les contribuables devraient avoir un droit de regard sur l'usage de leurs contributions par les députés européens, qui sont, après tout, des personnages publics.

     

     

    Le Médiateur a préalablement consulté le Contrôleur européen de la protection des données (CEPD) qui conclu qu'un eurodéputé a certes droit à la protection de sa vie privée, mais que le principe de base d'une société démocratique et transparente doit être que le public ait le droit d'être informé de son comportement, particulièrement en ce qui concerne les dépenses des fonds publics. Selon le CEPD, il est évident que ces données doivent être rendues publiques.

    Fort de cet avis, le Médiateur a annoncé le 27/09/2007 qu’il demandait  au Parlement d'accepter de donner accès aux informations demandées. La réponse circonstanciée du Parlement est attendue d'ici le 31 décembre 2007.

     

    Et puisque la transparence ne doit pas rester un vain mot, le Médiateur a précisé : « Cette affaire est importante car elle démontre qu'il est nécessaire de trouver un juste équilibre entre le droit à la vie privée et l'intérêt du public d'être informé, lorsque la décision d'autoriser un accès public à ce genre d'informations doit être prise. Les eurodéputés doivent être conscients de l'intérêt que porte le public à leur usage des fonds publics. Ceci explique donc pourquoi j'ai décidé de rendre publiques mes premières conclusions au stade actuel de mon enquête".

    Domaguil

  • Le multilinguisme en Europe en question

    Quand un commissaire européen plaide pour le multilinguisme

     

     

    Dans une Commission européenne largement anglophone (il suffit de consulter certaines pages de son site pour le constater), le plaidoyer de Leonard Orban pour la diversité linguistique est plutôt détonnant. Il est vrai qu’il s’agit de son domaine : M.Orban est le commissaire européen au multilinguisme. A ce titre, il a organisé le 21/09 à Bruxelles  une conférence destinée à sensibiliser les milieux professionnels à l’importance du multilinguisme pour maximiser les résultats des entreprises. La conférence s’appuie sur les résultats d’une étude réalisée en 2006 par  le centre national britannique des langues, et publiée le 23/02/2007(Effects on the European Economy of Shortages of Foreign Language Skills in Enterprise). Selon cette étude, le manque de compétences linguistiques entraîne un manque à gagner : sur les 2 000 entreprises répertoriées dans l’échantillon,  195 (11 %) ont déjà perdu  un contrat faute de disposer de compétences linguistiques suffisantes. L’étude estime que pour 37 d’entre elles, la valeur cumulée des contrats véritablement perdus oscillait entre 8 et 13,5 millions d’euros, que 54 autres PME ont perdu des contrats potentiels d’une valeur cumulée de 16,5 à 25,3 millions d’euros et, enfin, qu’au moins 10 autres ont perdu des contrats d’une valeur unitaire supérieure à 1 million d’euros. En revanche, les entreprises qui se sont dotées d’une stratégie formelle de la communication multilingue parviennent à accroître leurs ventes à l’exportation de plus de 40 % par comparaison aux autres. Si l’anglais demeure la première langue du commerce international, la demande des entreprises est en augmentation pour d’autres langues (les plus citées : allemand,  français,  espagnol, russe).

     

     

    Sur le thème « Les langues font nos affaires », la conférence a réuni plus de deux cent cinquante représentants d’entreprises de toutes tailles, d’associations commerciales, de chambres de commerce, de décideurs et de linguistes professionnels. Sur la base du constat  « l’anglais mondial ne suffit pas aux affaires mondiales », la conférence a donné naissance à un forum chargé de déterminer comment utiliser le multilinguisme dans la pratique pour rendre les entreprises plus compétitives. En pratique, leurs salariés devraient posséder deux langues en plus de leur langue maternelle (l’objectif que se sont fixés les états membres il y a cinq ans est de développer l’enseignement dans ce sens).

     

     

    La Commission a élargi le débat au grand public en lançant une consultation en ligne sur le multilinguisme, le 26/09/2007. Seize questions sont posées auxquelles toute personne intéressée pourra répondre pour faire connaître son avis, jusqu’au 15/11/2007. Au nombre des questions, signalons par exemple : « Quels moyens peut-on mettre en oeuvre pour préserver les langues moins parlées de la tendance générale à une lingua franca? » ou encore, une question qui oriente la réponse : « Le coût lié au maintien d’une administration européenne multilingue en vaut-il la peine? » (la consultation en ligne est accessible sur page dédiée du commissaire au multilinguisme).

     

     

    Débat français houleux sur l’Accord de Londres 

     

     

    « L’anglais mondial ne suffit pas aux affaires mondiales », proclamait le communiqué de presse de la Commission à l’issue de la Conférence sur le multilinguisme dans les affaires. Mais on peut douter que cela réconforte tous les opposants à l’hégémonie de l’anglais.

     

     

    Ainsi, en France, l’Assemblée nationale vient d’adopter en 1ère lecture  le projet de loi visant à ratifier l’accord international du 17/10/2000 connu sous le nom d’Accord  de Londres  qui complète la Convention sur le brevet européen .

     

     

    La procédure de délivrance d’un brevet européen nécessite une seule demande auprès de l'Office Européen des Brevets (OEB). Une fois accordé, le brevet européen est ensuite décliné en différents  brevets nationaux dans les pays dans lesquels le titulaire du brevet a souhaité que son invention soit protégée.  La demande de brevet auprès de l’OEB doit être déposée dans l’une des trois langues officielles de l’Office, à savoir l’allemand, l’anglais ou le français. Une fois délivré, le brevet est déposé auprès de l’office national de la propriété industrielle de chacun des pays dans lesquels la protection est demandée ce qui nécessite sa traduction dans une langue officielle de ce pays. Donc, si le titulaire du brevet souhaite protéger son invention dans les 32 pays membres de l’OEB, il lui faut traduire l’intégralité du fascicule du brevet dans 22 langues, ce qui coûte plus de 30 000 euros selon les estimations (hypothèse maximaliste, qui dans la pratique se rencontre rarement : en général, un brevet européen type prend effet dans 7 Etats, entraînant un coût de traduction moyen de 7000 €).

     

     

    C’est donc afin de réduire les coûts de dépôt de brevets que l’accord signé à Londres décharge le titulaire d’un  brevets européen de l’obligation de traduire intégralement le fascicule. Seule la partie définissant l’invention (ce qui est appelé les revendications, c’est-à-dire le champ et le niveau de la protection demandée) devra être traduite dans les trois langues officielles de l’OEB. En revanche, la partie décrivant l’invention ne devra plus être traduite. Les 70% des demandes de brevets qui sont déposées en anglais et les 25% déposées en allemand, donc la quasi totalité, seront ainsi dispensés de traduction française pour une partie importante.

     

     

    Ce qui suscite les craintes d’une perte de terrain du français dans le domaine scientifique et technique, après celui du commerce,  et provoque une levée de boucliers contre la ratification du protocole de Londres par la France.
    • Premier argument : l’accord de Londres serait contraire à l’article 2 de la Constitution française selon lequel « la langue de la République est le français », argument rejeté par le Conseil constitutionnel (Décision n° 2006-541 DC du 28 septembre 2006, Accord sur l'application de l'article 65 de la convention sur la délivrance de brevets européens)
    • Deuxième argument : le français serait affaibli. C'est la thèse du Comité de soutien contre le protocole de Londres qui réunit universitaires, écrivains, chefs d'entreprises, chercheurs et parlementaires. Les défenseurs de l’accord font valoir qu’au contraire, l’Accord  de Londres permet de pérenniser la position privilégiée du français dans le domaine des brevets, puisqu’il permet que les brevets européens délivrés en français puissent prendre effet au Royaume-Uni et en Allemagne sans traductions, ce qui n’est pas possible actuellement.
    • Troisième argument : la veille technologique serait plus difficile pour les entreprises françaises (mais la recherche d’informations technologiques et scientifiques nécessite déjà de fait de connaître d’autres langues et notamment l’anglais).
    • Quatrième argument : l’Accord affecte diverses professions qu’il fragilise : traducteurs de brevets, avocats et conseils en propriété industrielle (d’où le lobbying de ces professions contre l’Accord : voir par exemple le contre argumentaire de la compagnie nationale des conseils en propriété industrielle, du 25-9-07).

     

    Détail savoureux : comme le rappelle le rapport présenté sur le projet de loi de ratification le protocole de Londres est le résultat…d’une initiative française (M.Henri Plagnol, rapport fait au nom de la Commission des affaires étrangères sur le projet de loi n°151 autorisant la ratification de l’accord sur l’application de l’article 65 de la convention sur la délivrance de brevets européens,enregistré le 19/09/2007 à la présidence de l’Assemblée nationale). Ce n’est pas la première fois que la France pose des difficultés dans la ratification d’une convention qu’elle a demandée : le scénario évoque le rejet du traité constitutionnel en 2005.  Problème : sur les 13 états qui sont partie à l’Accord de Londres,  9 d’entre eux ont achevé leur procédure d’adhésion ou de ratification. Or l’article 6 du protocole de Londres soumet son entrée en vigueur à la ratification par au moins 8 états membres

    dont les trois pays dans lesquels le plus grand nombre de brevets européens a pris effet en 1999 : l’Allemagne, le Royaume-Uni et la France. Ce qui signifie que cette dernière a le pouvoir de bloquer l’entrée en vigueur de l’accord. Dès lors, l’affaire est également diplomatique. Décidément, l’histoire se répète…Mais un blocage français pourrait conduire à des effets contraires à ceux qui sont recherchés, soulignent les partisans de la ratification de l’accord de Londres. Car les autres Etats rechercheront d'autres moyens de réduire le coût du brevet européen et rien ne leur interdit de modifier unilatéralement leur législation nationale en matière de traduction de brevets européens  ou de conclure entre eux soit un accord similaire à l'accord de Londres (mais pouvant entrer en vigueur sans ratification par la France) soit un accord de contenu différent avec le risque d’adopter un régime linguistique qui délaisserait le régime à trois langues actuel pour réserver une plus grande place à l'anglais.

     

     

    Le débat se poursuit. L'Accord est à présent examiné par le Sénat.

    Domaguil

  • Ouverture totale des activités postales à la concurrence le 1er janvier 2013 dans toute l Union européenne

    Rréuni hier, le Conseil des ministres de l’Union européenne s’est mis d’accord sur la proposition  de directive qui parachève la libéralisation des activités postales initiée par la directive 97/67.

    Le courrier ordinaire (moins de 50 grammes), qui actuellement échappe à la libéralisation, devra être ainsi ouvert à la concurrence.

     

    La livraison du courrier ordinaire devra être assurée dans l'ensemble du territoire de chaque pays  au minimum cinq jours sur sept ( c’est le service universel). Le financement de ce service d'acheminement obligatoire est encadré et précisé par le texte, les états disposant de diverses options.

     

    En réponse aux arguments qui dénoncent un démantèlement annoncé du service public (par exemple, l’abandon des zones rurales ou définies comme non rentables), le Secrétaire d’Etat  français chargé des entreprises, M. Novelli,  a affirmé que la France maintiendrait six levées et distributions hebdomadaires et que le prix du timbre resterait le même sur l'ensemble du territoire. Quant au financement du service universel, il devrait être assuré par des contributions à un fonds abondé par les nouveaux entrants sur le marché ou par des subventions.

     

    L’ouverture à la concurrence devra être totale au  plus tard le 31/12/2010, sauf dans les pays qui ont obtenu un délai supplémentaire de deux ans : Chypre, République tchèque, Grèce, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Pologne, Roumanie et Slovaquie. Le texte comprend une clause de réciprocité en vertu de laquelle, pendant la période du 1er janvier 2011 au 31 décembre 2012, les pays qui auront ouvert leurs marchés complètement sans délai pourront refuser l’arrivée sur leur marché intérieur d’opérateurs provenant des pays ayant retardé la libéralisation.

    Il reste au Parlement européen à adopter ce texte, ce qui, de l'avis des diplomates, ne devrait pas poser de problème dans la mesure où ses amendements ont été pris en compte.

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    La libéralisation complète des activités postales en Europe peut encore attendre (08/06/2007)

     

    Incertitudes sur l’avenir du service postal en Europe (24/10/2006)

     

     

    Domaguil

     

  • Bilan des travaux de la CIG sur le traité modificatif européen

    Récemment, la délégation de l’Assemblée nationale pour l’Union européenne a tenu des auditions afin d’être informée sur les négociations sur le traité modificatif européen (également appelé en France traité réformateur) et, plus précisément sur l’état d’avancement des travaux de la Conférence Intergouvernementale chargée de l’élaborer.

     

     

    Ainsi, le 19 septembre, la délégation à l'Union européenne de l’Assemblée Nationale recevait les députés européens Elmar Brok, Enrique Baron Crespo et Andrew Duff, représentants du Parlement  européen à la Conférence intergouvernementale. Une semaine plus tard, c’était au tour du Secrétaire d’Etat français chargé des affaires européennes,  M. Jean-Pierre  Jouyet.

     

     

    Que faut-il retenir de ces  auditions?

     

     

    Selon M.Jouyet, les travaux « se déroulent à un rythme tout à fait satisfaisant » grâce à la Présidence portugaise de l’Union européenne. Le mandat détaillé donné à la CIG par le Conseil européen en juin dernier a permis de beaucoup progresser et le Conseil informel des affaires générales (« Gymnisch »)  qui s’est tenu au début du mois de septembre n’a pas identifié de « problèmes exigeant un arbitrage politique » et s’est déroulé « dans une atmosphère de bonne volonté commune ». Le texte devrait donc pouvoir être présenté au Conseil européen des 17 et 18 octobre comme le prévoit le calendrier... si toutefois, d’ici là, les difficultés qui subsistent sont résolues.

     

     

    Car, des difficultés, il y en a.

     

     

    Une première est liée à la volonté du gouvernement polonais d’intégrer dans le futur traité la possibilité pour un nombre d’états inférieur au seuil de minorité qualifiée (moins de 75 % des seuils de population et d’Etats jusqu’en 2017 puis  moins de 55 % après cette date) de  suspendre le vote sur un projet de décision et de débattre de cette question afin de parvenir à une solution dans un délai « raisonnable », ce que l’on appelle « le compromis de Ioannina » et qui correspond actuellement à une pratique non inscrite dans les traités. Selon l’eurodéputé Elmar Brok, « les  Polonais ont une conception peu raisonnable de ce délai « raisonnable » qui, à son avis, ne devrait pas dépasser un semestre, sauf à accorder dans les faits un droit de veto à presque chaque Etat membre et « à vider le concept de  majorité qualifiée de sa substance ». De fait, les 26 autres pays refusent cette revendication polonaise, arguant que les polonais ne peuvent ajouter ce point au mandat défini en juin d’un commun accord entre les états.

     

     

    Il en est de même de la question de l’augmentation du nombre des avocats généraux  à la Cour de justice de l’Union européenne, soulevée aujourd’hui par les polonais mais qui  n’a jamais été abordée antérieurement et qui ne peut, selon les Traités, être décidée que sur demande de la Cour elle-même.

     

     

    Une autre difficulté a trait aux modalités  concrètes de l’exercice par le Royaume-Uni de son opt-out (décision de rester à l’écart) dans les matières  relevant de l’espace de liberté, de sécurité et de justice et de l’élargissement  de la compétence de la Cour à l’ensemble des actes pris dans le cadre de ce qui constitue actuellement le  troisième pilier de l’Union européenne (notamment,  recours en manquement pour non-transposition des directives). L’évolution qui conduit à intégrer le troisième pilier au premier, n’est pas acceptée par le Royaume-Uni qui subordonne donc son accord au futur traité à la possibilité de ne pas se voir appliquer certaines de ses dispositions. Mais cette démarche, outre qu’elle définit une conception d’ « Europe à la carte » peu compatible avec l’idée même d’union, pose des problèmes d’application pratiques.  Par exemple, comment s’exercera concrètement la faculté du Royaume-Uni de choisir de  participer ou non aux mesures prises dans le cadre de l’espace Schengen de libre circulation des personnes, qui prévoit  la suppression  des frontières internes et le renforcement des frontières extérieures ? Si le Royaume-Uni peut librement choisir les contraintes qu’il s’impose et les coopérations auxquelles il adhère, comment les autres pays pourront-ils veiller à la cohérence et à  l’efficacité des mesures adoptées? Cet aspect de la négociation est, semble-t-il, un de ceux qui posent le plus de problèmes et ralentit les travaux des experts. L’enjeu est ainsi résumé par l’eurodéputé Andrew Duff  : « Il conviendrait d’interroger les autorités  britanniques sur leurs intentions exactes afin de sortir de cette démarche au  coup par coup. La CIG n’est pas en train de rédiger un code de bonne conduite  pour la prochaine saison politique mais un traité destiné à durer au-delà des  changements de gouvernement. Si l’actuel ministre des affaires étrangères, M.  David Miliband, est sans doute un Européen convaincu comme il le dit, il doit  penser à son successeur qui sera peut-être un conservateur. Il faut donc veiller  à ce que les instruments dont disposent les Britanniques soient définis de  manière scrupuleuse pour être bien utilisés dans l’avenir ».

     

     

    Sur la charte des droits fondamentaux qui fait l’objet de demandes d’opt out de la part de la Pologne et du Royaume-Uni, M.Jouyet après avoir rappelé que la question avait été réglée dans le mandat défini en juin, a minoré l’importance de l’opposition de ces deux pays, soulignant qu’au contraire la Pologne « ne serait pas hostile à la partie de la Charte relative aux droits sociaux ».

     

     

    Le débat du Secrétaire d’Etat aux affaires européennes a également permis d’aborder d’autres questions sous un angle  plus « franco-français ».

     

     

    Ainsi, celle de la ratification du traité modificatif tout d’abord, qui, selon le ministère des affaires étrangères, devrait être précédée d’une révision constitutionnelle dans la mesure où la Constitution française dans sa rédaction actuelle  fait référence  au « Traité constitutionnel », alors que le futur traité devrait d’appeler « Traité modificatif ». Ensuite, la  ratification par le  Parlement pourrait intervenir durant les deux premiers mois de l’année 2008, le Gouvernement souhaitant aller vite.

     

     

    Sur la Politique étrangère et de sécurité commune (PESC) et l’articulation entre la  relance de la défense européenne et la réintégration éventuelle par la France  des structures militaires intégrées de l’OTAN, évoquée par le Président de la République dans de récentes déclarations, M.Jouyet a rappelé que « dans la  pratique, il existe déjà une forte imbrication entre l’OTAN et la politique  européenne dans ce domaine, puisque 21 des 27 Etats membres sont membres de la  structure intégrée de l’OTAN » et  que  les conditions posées par la France pour rejoindre  ces états sont qu’il y ait une relance parallèle de la politique  européenne de défense et un renforcement de ses moyens. La Présidence française de l’Union en 2008 devrait proposer des initiatives dans ce domaine. Mais sur le thème général de la PESC,  la France va devoir convaincre des partenaires très réticents si l’on en croit M.Elmar Brok qui souligne dans son audition que la PESC concentre, « comme de  coutume », les dissensions les plus marquées entre partisans de la  naissance d’une Europe forte, parlant d’une seule voix et capable  d’équilibrer le dialogue transatlantique et les opposants, qui à l’instar du  Royaume-Uni, veulent avant tout conserver la proximité stratégique avec les Etats-Unis et sont hostiles à toute réforme européenne qui irait au delà d’une coopération à caractère intergouvernemental. Seront donc particulièrement révélateurs le statut et les moyens concrets qui seront reconnus au Haut  représentant pour la PESC.

     

     

    Sur l’abandon de l’obligation constitutionnelle d’un référendum lors de prochains élargissements de l’Union européenne, le ministre a réservé sa réponse soulignant que la décision ne lui appartient pas, mais il semble que l’idée soit effectivement à l ‘étude.

     

    Domaguil