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négociations

  • Sortira? Sortira pas?

     

    Alors , brexit ou pas ?

    La question ne devrait pas se poser.

    Car tout parait clair : les britanniques ont majoritairement voté pour la sortie de l’Union européenne lors du referendum du 23 juin dernier. Il faut donc mettre en œuvre l’article 50 du traité sur l’Union européenne qui organise le retrait d’un état de l’Union européenne.

     

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  • Bilan des travaux de la CIG sur le traité modificatif européen

    Récemment, la délégation de l’Assemblée nationale pour l’Union européenne a tenu des auditions afin d’être informée sur les négociations sur le traité modificatif européen (également appelé en France traité réformateur) et, plus précisément sur l’état d’avancement des travaux de la Conférence Intergouvernementale chargée de l’élaborer.

     

     

    Ainsi, le 19 septembre, la délégation à l'Union européenne de l’Assemblée Nationale recevait les députés européens Elmar Brok, Enrique Baron Crespo et Andrew Duff, représentants du Parlement  européen à la Conférence intergouvernementale. Une semaine plus tard, c’était au tour du Secrétaire d’Etat français chargé des affaires européennes,  M. Jean-Pierre  Jouyet.

     

     

    Que faut-il retenir de ces  auditions?

     

     

    Selon M.Jouyet, les travaux « se déroulent à un rythme tout à fait satisfaisant » grâce à la Présidence portugaise de l’Union européenne. Le mandat détaillé donné à la CIG par le Conseil européen en juin dernier a permis de beaucoup progresser et le Conseil informel des affaires générales (« Gymnisch »)  qui s’est tenu au début du mois de septembre n’a pas identifié de « problèmes exigeant un arbitrage politique » et s’est déroulé « dans une atmosphère de bonne volonté commune ». Le texte devrait donc pouvoir être présenté au Conseil européen des 17 et 18 octobre comme le prévoit le calendrier... si toutefois, d’ici là, les difficultés qui subsistent sont résolues.

     

     

    Car, des difficultés, il y en a.

     

     

    Une première est liée à la volonté du gouvernement polonais d’intégrer dans le futur traité la possibilité pour un nombre d’états inférieur au seuil de minorité qualifiée (moins de 75 % des seuils de population et d’Etats jusqu’en 2017 puis  moins de 55 % après cette date) de  suspendre le vote sur un projet de décision et de débattre de cette question afin de parvenir à une solution dans un délai « raisonnable », ce que l’on appelle « le compromis de Ioannina » et qui correspond actuellement à une pratique non inscrite dans les traités. Selon l’eurodéputé Elmar Brok, « les  Polonais ont une conception peu raisonnable de ce délai « raisonnable » qui, à son avis, ne devrait pas dépasser un semestre, sauf à accorder dans les faits un droit de veto à presque chaque Etat membre et « à vider le concept de  majorité qualifiée de sa substance ». De fait, les 26 autres pays refusent cette revendication polonaise, arguant que les polonais ne peuvent ajouter ce point au mandat défini en juin d’un commun accord entre les états.

     

     

    Il en est de même de la question de l’augmentation du nombre des avocats généraux  à la Cour de justice de l’Union européenne, soulevée aujourd’hui par les polonais mais qui  n’a jamais été abordée antérieurement et qui ne peut, selon les Traités, être décidée que sur demande de la Cour elle-même.

     

     

    Une autre difficulté a trait aux modalités  concrètes de l’exercice par le Royaume-Uni de son opt-out (décision de rester à l’écart) dans les matières  relevant de l’espace de liberté, de sécurité et de justice et de l’élargissement  de la compétence de la Cour à l’ensemble des actes pris dans le cadre de ce qui constitue actuellement le  troisième pilier de l’Union européenne (notamment,  recours en manquement pour non-transposition des directives). L’évolution qui conduit à intégrer le troisième pilier au premier, n’est pas acceptée par le Royaume-Uni qui subordonne donc son accord au futur traité à la possibilité de ne pas se voir appliquer certaines de ses dispositions. Mais cette démarche, outre qu’elle définit une conception d’ « Europe à la carte » peu compatible avec l’idée même d’union, pose des problèmes d’application pratiques.  Par exemple, comment s’exercera concrètement la faculté du Royaume-Uni de choisir de  participer ou non aux mesures prises dans le cadre de l’espace Schengen de libre circulation des personnes, qui prévoit  la suppression  des frontières internes et le renforcement des frontières extérieures ? Si le Royaume-Uni peut librement choisir les contraintes qu’il s’impose et les coopérations auxquelles il adhère, comment les autres pays pourront-ils veiller à la cohérence et à  l’efficacité des mesures adoptées? Cet aspect de la négociation est, semble-t-il, un de ceux qui posent le plus de problèmes et ralentit les travaux des experts. L’enjeu est ainsi résumé par l’eurodéputé Andrew Duff  : « Il conviendrait d’interroger les autorités  britanniques sur leurs intentions exactes afin de sortir de cette démarche au  coup par coup. La CIG n’est pas en train de rédiger un code de bonne conduite  pour la prochaine saison politique mais un traité destiné à durer au-delà des  changements de gouvernement. Si l’actuel ministre des affaires étrangères, M.  David Miliband, est sans doute un Européen convaincu comme il le dit, il doit  penser à son successeur qui sera peut-être un conservateur. Il faut donc veiller  à ce que les instruments dont disposent les Britanniques soient définis de  manière scrupuleuse pour être bien utilisés dans l’avenir ».

     

     

    Sur la charte des droits fondamentaux qui fait l’objet de demandes d’opt out de la part de la Pologne et du Royaume-Uni, M.Jouyet après avoir rappelé que la question avait été réglée dans le mandat défini en juin, a minoré l’importance de l’opposition de ces deux pays, soulignant qu’au contraire la Pologne « ne serait pas hostile à la partie de la Charte relative aux droits sociaux ».

     

     

    Le débat du Secrétaire d’Etat aux affaires européennes a également permis d’aborder d’autres questions sous un angle  plus « franco-français ».

     

     

    Ainsi, celle de la ratification du traité modificatif tout d’abord, qui, selon le ministère des affaires étrangères, devrait être précédée d’une révision constitutionnelle dans la mesure où la Constitution française dans sa rédaction actuelle  fait référence  au « Traité constitutionnel », alors que le futur traité devrait d’appeler « Traité modificatif ». Ensuite, la  ratification par le  Parlement pourrait intervenir durant les deux premiers mois de l’année 2008, le Gouvernement souhaitant aller vite.

     

     

    Sur la Politique étrangère et de sécurité commune (PESC) et l’articulation entre la  relance de la défense européenne et la réintégration éventuelle par la France  des structures militaires intégrées de l’OTAN, évoquée par le Président de la République dans de récentes déclarations, M.Jouyet a rappelé que « dans la  pratique, il existe déjà une forte imbrication entre l’OTAN et la politique  européenne dans ce domaine, puisque 21 des 27 Etats membres sont membres de la  structure intégrée de l’OTAN » et  que  les conditions posées par la France pour rejoindre  ces états sont qu’il y ait une relance parallèle de la politique  européenne de défense et un renforcement de ses moyens. La Présidence française de l’Union en 2008 devrait proposer des initiatives dans ce domaine. Mais sur le thème général de la PESC,  la France va devoir convaincre des partenaires très réticents si l’on en croit M.Elmar Brok qui souligne dans son audition que la PESC concentre, « comme de  coutume », les dissensions les plus marquées entre partisans de la  naissance d’une Europe forte, parlant d’une seule voix et capable  d’équilibrer le dialogue transatlantique et les opposants, qui à l’instar du  Royaume-Uni, veulent avant tout conserver la proximité stratégique avec les Etats-Unis et sont hostiles à toute réforme européenne qui irait au delà d’une coopération à caractère intergouvernemental. Seront donc particulièrement révélateurs le statut et les moyens concrets qui seront reconnus au Haut  représentant pour la PESC.

     

     

    Sur l’abandon de l’obligation constitutionnelle d’un référendum lors de prochains élargissements de l’Union européenne, le ministre a réservé sa réponse soulignant que la décision ne lui appartient pas, mais il semble que l’idée soit effectivement à l ‘étude.

     

    Domaguil

     

     

  • Négociations commerciales à l’OMC : l’impasse

    Les négociations sont suspendues : « Aujourd’hui, il n’y a que des perdants ». C’est ainsi qu’est annoncé sur le site de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) le nouvel échec des négociations menées dans le cadre du programme de Doha. 

     

    En 2001, les pays membres de l’OMC réunis à Doha, au Qatar,  s’étaient mis d’accord sur un calendrier de libéralisation des échanges commerciaux mondiaux. Cinq ans après, les négociations butent toujours sur l’agriculture. Les pays  pauvres dont l’économie repose en grande partie sur cette production veulent que les  Etats-Unis et l'Union européenne réduisent leurs subventions agricoles. Ces derniers  demandent pour leur part une ouverture des secteurs des services et des produits industriels des grands pays en développement, comme le  Brésil et l'Inde. Mais si les pays développés clament haut et fort leur volonté de permettre aux pays les plus pauvres de commercer « à armes égales » (du moins sur le plan juridique), chacun estime avoir fait assez de concessions. Un exemple de ces dissensions est donné par l’opposition entre l’Union européenne qui estime être déjà allée très loin dans les offres qu’elle pouvait faire dans le dossier agricole (la France en particulier s’opposait à de nouvelles offres), et les Etats-Unis.

     

     

    Constatant un désaccord persistant, le directeur général de l’OMC, Pascal Lamy a annoncé, le 24/07/2006 qu’il allait proposer aux états membres de l’organisation,  la suspension des négociations sans fixer de délai pour leur reprise. C’est donc l’impasse annoncée par l ‘échec de la réunion de décembre 2005 à Hong-Kong et du coup, tout le cycle de négociations paraît remis en cause. Pascal Lamy déclarait lors de la Conférence de presse : « Nous avons manqué une très importante occasion de démontrer que le multilatéralisme fonctionne…Le sentiment de frustration, de déception et d’impatience était unanime chez les pays en développement cet après-midi… ». Son intervention s’est terminée par une mise en garde contre la résurgence du protectionnisme et l’abandon de toute chance pour les pays les plus vulnérables de pouvoir participer à un commerce mondial régulé, « le plus sûr espoir de croissance et de réduction de la pauvreté ».

     

     

    Quant aux Organisations Non Gouvernementales (ONG) qui critiquaient le cycle de Doha, leurs réactions sont mitigées . Certaines, à l’instar d’Oxfam soulignent que la suspension des négociations ne résoudra rien, tant que les Etats-Unis et l’Europe ne réduiront pas leurs subventions, et craignent une remise en cause du multilatéralisme. «  Nous sommes préoccupés par le fait que les Etats-Unis et que l’UE ne se recourent désormais plus qu’à de désastreux accords commerciaux régionaux pour forcer l’accès aux marchés des pays en développement » dit le porte parole de l’ONG . D’autres comme Greenpeace ou Via campesina se réjouissent de l’échec de Doha  et appellent à la mise en place d’un nouveau système commercial mondial fondé sur l’ « équité » et le développement durable.

     

     

    A l’inverse, des représentants du secteur des services et des entreprises déplorent que les services aient été sacrifiés à l’agriculture, secteur dont ils soulignent que le rôle dans le commerce mondial et le développement économique est moins important que celui des services.

     

    Du côté des pays, les délégations des états africains ne cachaient pas leur amertume après cet échec des négociations, une d’elle déclarait : « Nous réalisons que nous sommes à présent pris en otages par les pays les plus développés ».

     

     

    L’Union européenne, quant à elle, a rejeté la responsabilité de l’échec sur les Etats-Unis par la voix du  Commissaire au Commerce  M.Mandelson qui a déclaré : « Les Etats-Unis ont été incapables, ou n'ont pas voulu, montrer la moindre souplesse sur la question des subventions agricoles», alors que « nous l'avons tous fait ».

     

     

     

    Si l’échec devait se confirmer, la conséquence pourrait être la multiplication des accords bilatéraux (d’état à état), c’est-à-dire le retour à un foisonnement de règles différentes, rendant les échanges commerciaux beaucoup plus complexes et renforçant les inégalités entre pays, les « grands » étant plus en mesure d’imposer leurs vues à un « petit » pays isolé.