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Humeur - Page 5

  • Camomille à gogo(s)

    De retour chez moi après un déplacement en Espagne, je trouve dans ma messagerie des messages alarmants et alarmés me demandant pourquoi l’Union européenne veut-elle interdire les pantes médicinales. Qu’est-ce que c’est encore que cette histoire, me demandé-je tout en soupçonnant fortement un des ces nombreux bobards dont internet et les medias nous régalent régulièrement, notamment quand ils parlent de l’Union européenne.

    Et, vérification faite, je confirme : c’est bien un bobard. L’UE n’a pas interdit les plantes médicinales et n’envisage pas de le faire. Simplement, partant du constat de bon sens que les médicaments traditionnels à base de plantes ne sont pas anodins et qu’ils peuvent avoir des effets indésirables, l’Union européenne a estimé qu’ils devaient relever de la législation pharmaceutique communautaire, qui a pour but de « protéger la santé publique en garantissant la sécurité, l’efficacité et la qualité des médicaments». A part quelques eurosceptiques frénétiques qui dénonceront l’invasion des normes communautaires, je ne vois pas qui pourrait s’offusquer que l’UE prenne soin de notre santé. D’autant que les kamikazes qui veulent absolument utiliser des produits non garantis ni contrôlés disposent d’un moyen pour se les procurer : internet vaste territoire aux zones de non droit persistantes.

    Donc, les médicaments à base de plantes étaient logés à la même enseigne réglementaire que les autres médicaments jusqu’à ce qu’une directive adoptée en 2004 vienne simplifier la procédure d’enregistrement qui leur est applicable pour pouvoir être commercialisés dans l’Union européenne. Ce qui partait d’une bonne intention, on en conviendra puisqu’il s’agissait d’alléger les formalités pour ces médicaments, afin de tenir compte de l’ancienneté de leur usage. La procédure simplifiée prévue par la directive permet l’enregistrement de ces produits sans avoir à procéder aux essais cliniques et autres vérifications de la sécurité du produit qu’exige la procédure complète d’autorisation de mise sur le marché. Le demandeur de l’enregistrement d’un médicament traditionnel à base de plantes doit fournir une documentation démontrant l’innocuité du produit concerné dans les conditions d’emploi spécifiées et apporter la preuve d’un historique de qualité avéré du produit, en l’occurrence au moins trente années d’utilisation en toute sécurité, dont quinze dans l’Union européenne.

    Bon prince, le législateur européen avait prévu une période transitoire de 7 ans afin de donner aux producteurs et aux importateurs de médicaments traditionnels à base de plantes le temps de préparer leur documentation et de démontrer que la sécurité et l’efficacité de leurs produits sont acceptables et peuvent être commercialisés dans l’Union européenne.

    Mais à l’approche de l’échéance, le 30/04/2011 on a vu fleurir sur internet moult articles contestant la directive qui signerait l’arrêt de mort de la phytothérapie, une pétition circulant pour dénoncer l’interdiction des plantes médicinales par l'Union européenne, ce qui, évidemment, est faux, puisque, comme on l’a vu : 1 - la directive traite des médicaments à base de plantes et non des plantes médicinales 2 - elle ne prévoit pas une interdiction mais une procédure d’enregistrement, car il ne s’agit pas de faire disparaître la phytothérapie mais d’encadrer sa mise sur le marché européen.

    A qui profite ce hoax ?

    A l’industrie agroalimentaire/ phytothérapie à l’évidence. Il n’est qu’un des éléments du combat que se livrent l’industrie pharmaceutique et l’industrie de la phytothérapie. Désinformation, lobbying auprès des institutions nationales et communautaires, tout est bon aux grands groupes rivaux pour pousser leurs pions. Il savent bien qu’il y aura toujours des crédules pour servir leurs intérêts en relayant leurs arguments, même mensongers. Et le problème est là : par ses outrances, ce hoax absurde occulte les problèmes que peut poser la directive, comme le soulignent par exemple l’eurodéputée Michèle Rivasi ou encore Nature & Progrès qui, dans un communiqué intitulé « Plantes médicinales bientôt interdites dans l’UE :C’EST FAUX, ARCHI FAUX », souligne : « Cette directive fait partie d?une politique partiale et réductrice qui favorise l’hégémonie des trois cultures actuellement dominantes au niveau mondial : occidentale (officielle), chinoise et indienne (ayurvédique). Tous les remèdes qui ne sont pas reconnu depuis minimum 30 ans (15 si provenant de l’Union européenne) devront passer par des procédures, certes allégées, mais longues d’agréments. Ce sont donc les défenseurs des médecines naturelles mineures et traditionnelles (créole, tibétain, nigérien, cévenol, etc) qui seront les plus touchés par la directive, à moins de prouver avec dilligence un passé d’utilisation conséquent. Le problème c’est que dans ces sociétés à la connaissance encore fortement ancrée dans la tradition orale, il sera plus difficile de récolter des preuves ?». Par ailleurs, les opposants à la directive font aussi remarquer que le coût de l'obtention des documents nécessaires à l'enregistrement est trop élevé pour de nombreux petits producteurs.

    Quelles sont les conséquences de la nouvelle réglementation?

    La directive n’implique pas que les plantes non autorisées ne seront plus mises sur le marché. Mais, dans la mesure où elles ne répondront pas aux critères définis pour pouvoir invoquer des qualités médicinales, elles ne devront plus afficher d'indications thérapeutiques. Elles pourront toujours être mises en vente, mais seulement en tant que compléments alimentaires. Leurs allégations santé, leur efficacité et leur innocuité devront alors remplir les conditions, plus souples, posées par le règlement 1924/2006 du 20 décembre 2006concernant les allégations nutritionnelles et de santé portant sur les denrées alimentaires.

    Domaguil

  • Politique étrangère de l'Europe: une espèce menacée?

    C'est sous ce titre qu'une "Naine diplomate" de mes amies écrit un article dans lequel elle s'énerve de la façon dont les dirigeants européens ont régi aux mouvement révolutionnaires en Tunisie et en Egypte. comme je partage son énervement et sa critique, je vous le recommande. Elle y exprime une vision moins "franco centrée" qui permet de dépasser le débat interne actuel sur les ubuesques mésaventures de nos ministres voyageurs.

  • On est toujours le mauvais français de quelqu’un

    Une fois n’est pas coutume, restons dans l’hexagone mais pour évoquer un sujet qui a quand même à voir avec l’étranger, plus exactement avec les expatriés.

    Un certain M.Cahuzac socialiste paraît-il, et Président de la commission des affaires des finances de l’Assemblée nationale, ce qui manifestement à son grand regret ne lui confère qu’une notoriété  réduite a eu une l’idée lumineuse de faire payer aux français expatriés un impôt en France.

    « Plutôt que de retirer leur nationalité à certains, ce qui n'aura aucun effet sur les résultats de la politique de sécurité, pourquoi ne pas rappeler cette nationalité à ceux qui sont partis, et leur demander de payer quelque chose en France, pays où ils sont nés, où ils ont été soignés, où ils sont allés à l'école?", a remarqué ce  penseur audacieux. Car "La France est le pays où ils reviennent quand ils ont des soucis". Où est le rapport avec la nationalité, me demanderez-vous (peut-être). Je ne sais pas. Depuis hier, je cherche et ai bien peur de me perdre dans les méandres fumeux du raisonnement qui conduit à faire ce rapprochement  (à moins qu’il ne soit, oh la vilaine pensée, inspiré par l’idée de surfer sur une vague porteuse et d’opposer aux mauvais français de la droite les mauvais français de la gauche).

    Mais je laisse la parole à un blog ami où la proposition de M.Cahuzac a suscité un gros coup de colère et une réponse bien sentie. Je vous conseille d’aller y faire un tour, c’est vif et argumenté.

     Domaguil

     

  • Ma cassette Ma cassette!

    C’est à la France d’entonner le célèbre : « I want my money back » qui à l’époque (en 1984) avait valu à Madame Thatcher les foudres des autre dirigeants européens (au premier rang desquels les français toujours là pour donner des leçons de vertu) qui fustigeaient cette attitude si contraire à la solidarité européenne. Or, qu’a fait récemment M.Lellouche ministre français des affaires européennes ? Il a rappelé que la France est désormais contributeur net au budget européen, pour environ 5 milliards, cette somme représentant la différence entre ce qu’elle reçoit de l’Union et ce qu’elle verse au budget communautaire. Et c’est très  fâcheux, explique le ministre, alors que les finances publiques françaises doivent être soumises à une diète drastique pour cause de politiques inefficaces, dispendieuses, sans être pour autant socialement équitables (cela, c’est mon commentaire, et non celui du ministre, on s’en doute).

    Rappelons au ministre que la France a très très largement bénéficié des subsides communautaires dont elle est restée très très longtemps bénéficiaire net grâce aux subsides de la PAC, sans y trouver rien à redire. Qu’elle soit à présent, un peu, mise à contribution n’a rien d’anormal, même à mes yeux de contribuable. Si les recettes de la France sont peu florissantes, ce n’est pas à l’Union européenne qu’il faut s’en prendre mais aux politiques gouvernementales. Combien coûte le bouclier fiscal au regard de la contribution à la solidarité communautaire ?

    Et la palme de la déconnexion est décernée à Valérie Pécresse qui, invitée sur RMC le 02/09/2010, a déclaré sans rire: « nous avons » (par « nous », il fallait comprendre Nicolas Sarkozy et le gouvernement) « sauvé l’Union européenne » (excusez du peu).

    Les doléances de la France se font entendre alors que les négociations sur le budget de l’Union européenne pour 2011 sont en cours. Elles ne vont pas être faciles, la crise étant prétexte à des compressions budgétaires. Ainsi, récemment, des inquiétudes se sont fait jour sur l’avenir du Fonds social européen : à l’heure des économies budgétaires, serait-il menacé ?

    Ce serait un paradoxe au moment où la crise s’accompagne dans plusieurs états membres d’une augmentation du nombre de chômeurs. Le FSE (Fonds Social européen) est avec le Fonds européen de développement régional (FEDER) et le Fonds de cohésion, l’un des instruments de la politique de cohésion européenne qui vise à réduire les disparités économiques et sociales au sein de l'UE. L'objectif de ce fonds est de promouvoir l'emploi et l'inclusion sociale dans les différentes régions de l'UE. Pour la période de programmation 2007-2013, les crédits du FSE représentent pratiquement 75 milliards d’euros (de l’ordre de 8% du budget communautaire). 

    Mais des rumeurs courent selon lesquelles certains états souhaiteraient sortir le FSE de la politique de cohésion. La Commission européenne réfléchirait à cette option. Cette interrogation a justifié que  la commission des affaires sociales du Parlement européen mette en place un groupe de réflexion sur le Fonds Social Européen.  Elle souligne que l’ objectif principal du FSE doit rester  l'aide au retour à l'emploi et l'amélioration de la qualité des emplois via des formations et non pas la lutte contre la pauvreté de façon générale. Or, dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie 2020 le FSE pourrait être sollicité pour des objectifs plus larges de lutte contre la pauvreté. La dilution des fonds sur plus de projets de nature différente pourrait conduire à une perte d’efficacité, a fortiori si les ressources budgétaires n’étaient pas à la hauteur des buts assignés.

    Domaguil